Services essentiels en première ligne : des pouvoirs accrus pour les pharmaciens

Le projet de loi n° 31 présenté en juin dernier, qui vient accroître le champ de compétences des pharmaciens, a été adopté aujourd’hui par l’Assemblée nationale du Québec.

Alors que la pandémie de la COVID-19 poursuit sa progression au Québec, l’ajout, avec le projet de loi n°31, de certains services cliniques, ainsi que l’assouplissement de certaines conditions dans l’exercice de la profession de pharmacien, accroîtront la capacité des quelque 2 000 points de services que représentent les pharmacies communautaires en première ligne de soins. Ces mesures permettront aux pharmaciens de répondre plus efficacement aux besoins de la population et d’optimiser les services essentiels qu’ils offrent aux patients québécois.

« Les nouveaux actes consentis à nos membres reflètent l’évolution de la profession du pharmacien qui tend vers un travail beaucoup plus axé sur les services cliniques. Nous saluons cette initiative de l’Ordre des pharmaciens du Québec (OPQ) et du ministère de la Santé et des Services sociaux, a déclaré M. Benoit Morin, président de l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP).

Dès le 18 mars, les pharmaciens seront en mesure d’effectuer des activités comme :  

  • Prescrire et administrer des vaccins
  • Prescrire et administrer des médicaments en cas d’urgence
  • Effectuer un prélèvement en introduisant un instrument dans le pharynx
  • Prescrire un médicament de vente libre lorsque la situation clinique du patient ou toute autre circonstance le justifie

D’autres activités cliniques s’ajouteront graduellement au fur et à mesure de la publication des règlements. De plus, l’OPQ a annoncé hier l’assouplissement temporaire de certaines modalités relatives aux activités existantes des pharmaciens, afin d’optimiser leur travail essentiel dans le contexte actuel de pandémie. 

Un projet de loi adopté dans des circonstances extraordinaires

La pandémie COVID-19 met en lumière l’importance pour les patients de pouvoir compter sur leur pharmacien, qui joue un rôle crucial dans la gestion des soins de première ligne en cette période difficile. Il faudra toutefois que le gouvernement mette en place certains moyens pour soutenir les pharmacies afin qu’elles puissent poursuivre leurs opérations efficacement dans ces circonstances extraordinaires. En effet, les pharmacies subissent de fortes pressions à l’heure actuelle sur le plan de la logistique et des ressources humaines. 

Toutefois, il est clair pour nous que ce projet de loi aurait dû prévoir l’abolition des frais aux patients sur tous les services cliniques offerts en pharmacie. Plus que jamais, alors que nous vivons une crise de santé publique sans précédent, ce frein à l’accès aux soins de première ligne doit être éliminé. Des travaux sont en cours à ce propos. Nous souhaitons les voir aboutir dans les plus brefs délais compte tenu de l’urgence de la situation.

« Dans les pays où la pandémie frappe le plus fort, les seuls endroits qui demeurent ouverts, malgré les nombreux ordres de fermeture décrétés par les différents gouvernements, sont les épiceries et les pharmacies, deux services jugés essentiels en cette période difficile. Il est important que les autorités gouvernementales reconnaissent et traitent les pharmacies communautaires comme un service essentiel, afin de leur permettre de continuer à offrir des services à la population, et ce, jusqu’à la fin de la période critique. Des mesures concernant la sécurité de nos membres, de leurs employés et de leurs patients devront rapidement être mises en place pour assurer la continuité des soins aux patients », a déclaré en terminant M. Morin.

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