Alors que des médias ont rapporté des faits troublants sur la facturation de certains médicaments, des informations erronées et mensongères diffusées par un regroupement qui représente un petit groupe de pharmaciens ont circulé au sujet des honoraires des pharmaciens. L’Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP) tient à rétablir les faits.
Le prix des médicaments
Contrairement à ce qu’affirme le Regroupement des pharmacies de médicaments de spécialité (RPMSQ), l’AQPP ne négocie pas les honoraires professionnels avec les assureurs privés, car une telle pratique contreviendrait à la Loi sur la concurrence. Ces pharmacies, comme toutes celles qui ont pignon sur rue au Québec, sont donc totalement responsables des prix qu’elles établissent pour les honoraires qu’elles facturent à leurs patients pour leurs médicaments.
En effet, rappelons que les honoraires professionnels facturés aux patients assurés par un régime d’assurance privé sont établis selon le prix usuel et coutumier (PUC). C’est donc chaque pharmacie qui fixe ce prix pour chaque molécule en fonction de plusieurs facteurs, dont la réalité d’affaires de la pharmacie et les dépenses encourues pour la distribution de certains médicaments, en tenant compte du fait que ces médicaments doivent demeurer accessibles à ses patients. Ces honoraires doivent être justes et raisonnables et être appliqués de manière uniforme à tous les patients d’une même pharmacie. C’est la Loi.
En tant qu’unique organisation représentant les pharmacies communautaires du Québec, l’AQPP maintient un dialogue avec les tiers payeurs privés, les assureurs et l’Association canadienne des compagnies d’assurance de personnes (ACCAP) et établit, de concert avec eux, certaines balises qui visent à guider ses membres pour déterminer leur prix usuel et coutumier. Par exemple, il est convenu que le prix usuel et coutumier doit inclure les frais de livraison habituels, lesquels ne peuvent donc pas être facturés en supplément.
L’AQPP n’est pas étonnée de voir que le rôle joué par certaines pharmacies qui accaparent illégalement le marché des médicaments de spécialité, soit dénoncé par des acteurs de l’assurance. Cette situation fait d’ailleurs l’objet d’une plainte au bureau de la concurrence de la part de la compagnie Beneva qui affirme que c’est que le manque de concurrence et la concentration de la distribution de ces médicaments onéreux dans les mains d’une poignée de pharmacies dites de spécialité qui crée une pression à la hausse sur les réclamations.
Appels répétés au gouvernement
L’AQPP réitère que le gouvernement a un rôle crucial à jouer pour éliminer ces errances et régler cette situation de manière définitive. Il doit renforcer les pouvoirs de la RAMQ afin de protéger le droit fondamental des patients de choisir leur pharmacien. Cela passe par un renforcement de la législation en vigueur, et ce, avant la fin du mandat actuel.