Pour que les patients bénéficient au maximum de l’expertise du pharmacien, des règles administratives doivent être levées 

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À l’occasion du Mois de la reconnaissance de la pharmacie, l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP) invite le gouvernement et la population à mieux utiliser les services des pharmaciens afin de profiter davantage de l’étendue de leur expertise, pour le bénéfice du système de santé québécois.  

Alors que le nombre d’activités cliniques en pharmacie augmente année après année et que plus de 7 millions d’actes ont été dispensés cette année, une hausse de 16 % par rapport à 2022, force est de constater que les patients apprécient le travail de leur pharmacien de quartier et sa capacité à prendre soin d’eux.  « Si tous souhaitent que cette progression se poursuive, il faut impérativement que certaines règles administratives entourant les activités cliniques en pharmacie soient levées. En effet, certaines règles arbitraires freinent la capacité des pharmaciens à rendre des services, complexifiant le parcours de soins du patient et retardant souvent le début de son traitement », a déclaré M. Benoit Morin, président de l’AQPP. 

Ajuster les règles entourant les activités cliniques 

Afin de permettre aux pharmaciens de maximiser les activités cliniques en pharmacie, et ainsi dégager la première ligne de soins, l’AQPP propose de miser davantage sur le jugement professionnel des pharmaciens plutôt que sur des règles administratives imposées à certains actes.  Par exemple, les règles entourant la limite de 12 mois pour la prolongation de certaines ordonnances, ou encore la nécessité d’avoir reçu une prescription dans les 5 ans précédentes pour traiter une infection mineure devraient être levées. L’AQPP pense également qu’il serait bénéfique que les pharmaciens aient la possibilité de dispenser d’autres services cliniques, notamment la vaccination pédiatrique ou le suivi après la prescription d’un antiviral en cas de zona. 

Ce faisant, la rémunération des pharmaciens devra être ajustée en conséquence. Cette rémunération, rappelons-le, est moins élevée que celle consentie aux médecins de famille pour les mêmes actes, et oh combien moins importante que les coûts pour le système si les patients doivent recourir aux urgences.  De plus, l’AQPP souhaite l’établissement d’un système équitable sur tout le territoire en matière de dispensation de services cliniques. « Il y a encore des disparités régionales pour les patients qui souhaitent accéder à certains services. Par exemple, pour le test de dépistage du Strep A, certaines régions mettent en place des ordonnances collectives qui permettent aux pharmaciens de donner les antibiotiques en cas de tests positifs effectués et validés en pharmacie, alors que ce n’est pas le cas dans d’autres régions. On observe aussi une injustice relative aux coûts de ce test, puisqu’il n’est pas couvert par le gouvernement si administré en pharmacie. Le patient doit alors débourser un montant s’il veut le faire en pharmacie, alors que ce test est gratuit s’il est réalisé chez le médecin ou à l’urgence. Cette situation est un frein malheureux pour l’accès aux services en pharmacie pour de nombreux patients », poursuit M. Morin.    

Une relation professionnel-patient qui fonctionne  

Le patient a aussi un rôle à jouer pour une meilleure fluidité des opérations et un meilleur service en pharmacie. Il peut notamment :  

  • Consulter toujours la même pharmacie afin que son dossier-patient soit à jour et que la prise en charge soit facilitée;  
  • Remettre son ordonnance le plus possible à l’avance et convenir d’un moment pour venir chercher ses médicaments;   
  • Renouveler ses médicaments en ligne (ou par téléphone) 48 h à l’avance;   
  • Prendre rendez-vous, lorsque possible, pour les services qui nécessitent plus de temps, notamment pour la vaccination ou pour obtenir de l’information en matière de santé-voyage; 
  • Éviter les périodes de pointe et favoriser, si possible, les visites en pharmacie en semaine, pendant la journée; 
  • S’informer des soins disponibles en pharmacie.  

L’AQPP tient à rappeler aux patients qu’ils peuvent consulter leur pharmacien pour une panoplie de services cliniques en lien avec certaines conditions mineures, la santé voyage, la vaccination, la santé de la femme, la santé sexuelle, etc. Une liste complète est disponible sur le site de l’AQPP.  

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